FÉDON (Pierre)



FÉDON (Pierre)), ecclésiastique, né à Dieulefit, le 19 février 1731, était fils de Jacques Fédon qui, alors consul de cette ville, lui avait donné, en 1724, une source pour la fontaine de la place puis y avait acquis (1735) l'office de maire perpétuel. Un de ses frères, Nicolas Fédon, capitaine et chevalier de Saint-Louis, suivant brevets en date de 1759, s'étant ensuite retiré du service, pour s'occuper d'archéologie et de géologie, reçut de Buffon, à qui il avait envoyé quelques pétrifications fossiles, une lettre flatteuse, et jouissait d'ailleurs d'une telle réputation, que le duc de Clermont-Tonnerre, lieutenant-général au gouvernement de Dauphiné, dit en apprenant sa mort, que cet " ancien militaire avoit justement mérité l'estime publique et surtout la sienne. "
Quant à lui, Pierre Fédon, après avoir fait ses études chez les Jésuites de Toulouse, il entra dans la Compagnie, le 22 août 1753 ; mais, professeur de grammaire au collège d'Aurillac, en {324}1758, puis à celui d'Alby, enfin, à celui de Cahors, il n'avait pas encore terminé son noviciat quand la Compagnie de Jésus fut supprimée en France (6 août 1762).
Chargé, l'année suivante, de desservir la paroisse de Comps, voisine de sa ville natale, il était curé de Montjoux, quand la Révolution l'obligea à s'expatrier, en lui imposant un serment qui répugnait à sa conscience. C'est dans le Valais qu'il se réfugia, et il y resta jusqu'après le 10 thermidor (27 juillet 1794), époque à laquelle il profita d'une accalmie dans la persécution religieuse pour revenir dans l'ancien diocèse de Die, avec des pouvoirs de vicaire général pour l'administrer. Or comme, non content de ne point faire personnellement la profession de foi imposée à tous les prêtres, par la loi du 7 vendémiaire an IV, Fédon écrivit aussitôt à ses confrères pour leur recommander de suivre son exemple, un décret de déportation fut rendu contre lui, le 25 octobre 1795 ; mais il n'abandonna pas, cependant, le pays pour cela et, caché à l'hôpital de Die, sous le nom de " citoyen Fédon, officier de santé ", il continua, plus ou moins secrètement, à remplir ses fonctions d'administrateur du diocèse et tous les autres devoirs de son état, jusqu'au mois de juillet 1798, où il fut arrêté et conduit à Valence, malgré les réclamations de la municipalité de Die, et des certificats de médecin constatant qu'il était incapable de supporter le voyage. Quatre mois après (22 brumaire an VII) un arrêté du Directoire le condamnait derechef à la déportation comme prêtre réfractaire, et il était en route pour Rochefort, où l'attendait le navire qui devait le transporter à Cayenne, lorsqu'il mourut à Clermont, le 6 janvier 1799.
BIO-BIBLIOGRAPHIE. - Pierre Fédon et le diocèse de Die pendant la Révolution, par l'abbé V. Mazet. Valence, 1781, in-8º.
#Arch. de la Drôme, E, 5408, 5409, 5411. - P. Sommervogel, Bibl. de la Cie de Jésus, iii, 585. - A. Lacroix, L'Arrondissement de Montélimar, iii, 209 et 221. - Rochas, Mém. d'un bourg. de Valence, ii, 392.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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