GALLIX (Jean-Claude-Barthélemy,)



GALLIX (Jean-Claude-Barthélemy, dit Claudius)), homme politique et écrivain, né à Saint-Jean-en-Royans, le 9 janvier 1801, et décédé à Paris, vers 1874, n'avait que seize ans lorsqu'il publia une géographie ; mais ce premier écrit est d'autant moins à même de donner une idée de ce qu'il fit et fut ensuite, que ce sont surtout les conspirations et les luttes politiques qui remplirent son existence. Affilié de bonne heure à la Charbonnerie, il fit une opposition acharnée au gouvernement de la Restauration et fut d'abord un des trois étudiants qui, après avoir promené le drapeau tricolore dans les rues de Grenoble, le présentèrent au 10e régiment d'infanterie, le 20 mars 1821, ce qui eut pour résultat de faire fermer l'Ecole de droit de cette ville et de le brouiller avec son père. Or, détail à noter, cette brouille amena elle-même, par ricochet, un conflit assez singulier ; car, notre étudiant s'étant alors présenté pour être le parrain du fils d'un de ses parents, le curé ne crut pas pouvoir l'admettre, à cause de cela, et il s'ensuivit un procès, pour lequel Victor Augier, son avocat, publia un mémoire fort curieux, intitulé : Plaidoyer pour Jean-Barthélemy-Claudius Gallix, étudiant en droit, habitant à Valence, contre Antoine Mouralis, curé-archiprêtre, demeurant à Saint-Jean-en-Royans, prévenu d'injure et de diffamation. Valence, Marc Aurel, s.d., in-4º de 12 pp.
Fixé à Valence, Gallix y était en 1823 un des membres les plus actifs de la vente départementale, qui se tenait chez lui, et fut alors chargé d'organiser celle de Romans. L'an suivant, il fondait le premier comité électoral qui ait existé en France et fit élire à Valence, comme député de l'opposition, le colonel Chorier, ayant publié à cette occasion une Lettre à un électeur de Lyon qu'il ne put faire imprimer à Valence, mais qui fut tirée à Lyon, à 50,000 exemplaires, et qui servit ensuite de préface au Manuel de l'Electeur de 1827. Aussi le gouvernement s'opposa-t-il à ce qu'il achetât une étude d'avoué dans notre département.
Ne trouvant rien de mieux à faire, Claudius Gallix partit en 1829 pour le Mexique, où il fonda une fabrique de cire blanche et devint, en 1831, viceconsul de France à Tehuantepec. Seulement, comme il n'était pas homme à se contenter de cela, il ne tarda pas à prendre sa part des luttes de ce pays, ce qui lui valut d'être pillé, à la suite d'un pronunciamiento, en 1834. Il fonda ensuite L'Universel, premier journal français publié au Mexique, et, finalement, contraint de s'éloigner, il revint en 1838 dans sa patrie, chargé par ceux de ses compatriotes qui étaient établis au Mexique de les représenter et de défendre leurs intérêts en France. Six ans après, il obtenait la croix de la Légion d'honneur, en récompense de ses services, et, quatre ans plus tard, il était porté au Moniteur comme s'étant signalé en combattant l'insurrection pendant les journées de juin 1848. Or, c'est dans ce temps-là qu'il s'attacha à la fortune du futur Napoléon III, dont il servit puissamment la cause ; car, après avoir été un des organisateurs de la Société du Dix-Décembre qui, sous le voile d'une société de secours mutuels, prépara le rétablissement de l'Empire, il {361}en fut un des membres les plus remuants et sut, autant et même mieux que personne, provoquer, un peu partout, et surtout sur le passage du président de la République, des manifestations bonapartistes. Aussi, Napoléon III, arrivé au trône, s'empressa-t-il de l'envoyer, en qualité d'inspecteur général, dans six départements de l'Ouest parmi lesquels étaient ceux de la Manche et de la Mayenne (mars 1852) ; et, l'emploi ayant été supprimé le 25 mars de l'année suivante, Gallix, après avoir refusé d'autres emplois, fut attaché au ministère de l'Intérieur, dans des conditions d'abord assez mal définies, puis nommé inspecteur général de l'Imprimerie et de la Librairie.
BIBLIOGRAPHIE. - I. Géographie précédée d'un traité de la sphère, ainsi que des limites de l'Europe... par demandes et par réponses avec des notes. Valence, Montal, novembre 1817, in-12 de 257 pp. On trouve dans ce volume une description de toutes les capitales de l'Europe, une étude sur les sept merveilles du Dauphiné et des poésies.
II. Révélations sur la Société du Dix-Décembre (La Vérité vraie). Paris, 1851, in-12 de 208 pp., en collaboration avec Guy.
III. Histoire complète et authentique du prince Louis-Napoléon, depuis sa naissance jusqu'à ce jour ; précédée d'un avant-propos intitulé : Le 2 Décembre devant l'histoire. Paris, 1852, in-8º de 504 pp. En collaboration avec Guy.
#Et. civ. - Tisseron, Ann. hist., III, (43º de la collection), 85. - Larousse, Dict. encyclop. - Panth, Lég. d'honneur. - Notice autobiogr., à la bibl. de Valence. - Notes de M. Perrossier.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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