GLANDAGE (Claude de Lhère)



GLANDAGE (Claude de Lhère ou de Laire de)), homme de guerre, que les mémoires de la seconde moitié du xvie siècle appellent parfois Glandage le Vieux, pour le distinguer de son fils, appartenait à la même famille que Guillaume de Laire, de Area, gouverneur du Dauphiné en 1407, famille chevaleresque du Viennois et du Forez, dont une branche s'établit dans le Haut-Diois, en 1510, et qui n'a rien de commun avec les de Lers, de Lersio et de Lercio, famille de Saillans avec laquelle on l'a confondue. Probablement né à Glandage, de 1512 à 1515, il était fils d'Hugues de Lhère et de Marguerite Claret de Truchenu, dame de Glandage, qui testa en 1550 et reconnut posséder en 1540 les seigneuries de Luc, Miscon, Glandage et Grand-Guisans. Ayant guerroyé sous Brissac et Monluc, au delà des Alpes, il était chevalier de l'ordre du roi et commandait un régiment dauphinois dès 1560, c'est-à-dire quand éclatèrent les guerres dites de religion, pendant lesquelles il fut un des plus vaillants champions de la cause catholique. Ainsi se distingua-t-il au siège de Sisteron, par Sommerive (août 1562), menant les coureurs, autrement dit l'avant-garde du comte de Suze, puis au combat de Montfrin et ensuite à celui de Bollène, dans lequel Montbrun fut battu ; après quoi il enleva à ce dernier, près d'Orpierre, deux canons et des chevaux. Et, du reste on ne voit presque pas de combats dans cette région, à cette époque, dont il n'ait pris sa part. Aussi le lieutenant du roi en Dauphiné, Gordes, lui confia-t-il, en 1566, le gouvernement de l'importante place de Die, qu'il abandonna un moment, en 1568, pour aller commander dans les Baronnies, mais dont il reprit possession l'année suivante, et qu'il garda alors jusqu'en 1575, ayant déjoué, dans cet espace de temps, au moins trois complots tendant à livrer cette place à Montbrun, un notamment en 1573, à propos duquel Gordes écrivait le 5 octobre au duc de Nemours : " M. de Glandaige a faict chose que je ne ay jamays veu ny ouy parler d'une pareille, car estant surprins et trahi {388}par ses propres soldats, at chassé l'ennemi hors de sa ville. "
Redevenu gouverneur de Die, le 16 janvier 1582, sur la demande des habitants de cette ville, qui " levèrent tous les mains de mourir avec lui ", à ce que nous apprend une lettre de Maugiron à Henri III, Glandage fit fortifier, par l'ingénieur Hercule Négro, la maison de Chabestan, pour servir de citadelle, et, tout en ne négligeant rien de ce qu'exigeait le service du roi, trouva d'abord moyen de contenter protestants et catholiques, affamés de paix. Seulement, comme il avait été des premiers à signer le formulaire de la Ligue, il inclina ensuite si fortement de ce côté, qu'au mois de mars 1585 il fit arrêter, sans motifs, le seigneur de Vachères, gentilhomme huguenot qui se trouvait de passage à Die, et en même temps tous les protestants diois ; ce qui lui valut d'être désavoué par le roi, et c'est probablement à la suite de cela qu'étant allé à Paris, pour y conférer avec les chefs de son parti, il y mourut.
Marié avec Philippine de Guiffrey-Boutières, Claude de Lhère de Glandage laissa, entre autres enfants, un fils de qui il va être question, et Geneviève, qui épousa, en 1576, Louis d'Eurre d'Oncieu, autre capitaine catholique, connu sous le nom de Du Puy-Saint-Martin (Voir ce nom).
#De Coston, Hist. de Montélimar, ii, 378. - Arch. Drôme, E, 4669. - Roman, Doc., 206. - Long, La Réforme et les guerres de religion, 78, 184 et 246. - Mém. des frères Gay, 29, 184, 189, 203. - Mém. d'Eustache Piémond, édit. Brun-Durand, 14, 158, 159. - Id., Les Amis de Jean Dragon, 16. - Etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

GIRAUD (Léon).htm <-- Retour à l'index --> GLANDAGE (Hugues de Lhère,).htm