LOMBARD-LATUNE (Paul-René-Elisabeth)



LOMBARD-LATUNE (Paul-René-Elisabeth)), industriel et homme politique, né à Crest, le 3 avril 1765, appartenait à une famille Lombard, de Vercheny, dans le canton de Saillans, dont il est question dès 1376, date à laquelle trois frères de ce nom accensèrent un champ du seigneur du lieu, et dont une des nombreuses branches ajouta à son nom patronymique celui de la Tune, à la suite de l'acquisition qu'elle fit en 1693 d'une pièce de terre ainsi appelée. Fils aîné de Joseph-René Lombard de La Tune, échevin de Crest en 1787, que cette ville chargea en 1788 d'adhérer aux protestations de la ville de Grenoble contre les édits, et qui, après avoir été juge au tribunal du district, fut administrateur du département, il était frère de Barthélemy Lombard-Latune, capitaine, puis quartier-maître dans le bataillon de volontaires des districts de Crest et de Nyons, en 1789-1791, qui fut ensuite emprisonné comme suspect jusqu'au 23 frimaire an III, et commença par représenter la garde nationale de sa ville natale dans la fédération du 14 juillet 1790, puis se tint prudemment à l'écart des affaires publiques pendant la tourmente révolutionnaire pour s'occuper exclusivement du commerce des soies, ce qui lui valut de faire partie de la Chambre consultative des arts et manufactures dès sa création (1804).
Elu député pendant les Cent-Jours, P.-R.-E. Lombard-Latune devint en 1817, adjoint au maire de Crest et fut enfin maire de cette ville de 1820 au 15 novembre 1829, qui est la date de sa mort. Mais ce qu'il importe de rappeler surtout, c'est qu'ayant acquis en 1806, de la veuve du dernier seigneur de Blacons, d'anciens moulins à papier situés dans ce lieu, à quelques kilomètres de Crest, il les remit plus tard en mouvement, avec l'aide d'ouvriers papetiers appelés d'Auvergne, s'étant associé pour cela avec son frère Barthélemy, et que cette restauration d'une industrie qui semblait perdue pour notre contrée se fit d'une manière tout à la fois si intelligente et si rapide, qu'au bout de six ans (1823), les papiers de Blacons obtenaient une récompense à l'Exposition nationale et, que lorsque le dernier des deux frères Lombard-Latune mourut, en 1844, cet établissement industriel, dont les progrès et les développements ont été bien autrement grands depuis, occupait déjà plusieurs centaines d'ouvriers.
#Rochas, Mém. d'un bourg. - Ed. Maignien, Bibl. de la révol., i, 38. - Notes de famille.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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