MAC-CARTHY (Robert-Joseph,)



MAC-CARTHY (Robert-Joseph,{108} comte de), personnage politique, né à Londres et non à Toulouse comme le disent certains biographes, le 1er juillet 1770, était le fils puîné du célèbre bibliophile Justin de Mac-Carthy, dont l'abbé Grégoire estimait la bibliothèque être aussi riche que la Bibliothèque nationale en livres sur vélin, et, conséquemment, le frère du P. de Mac-Carthy, un de nos plus grands prédicateurs sous la Restauration. Irlandais naturalisé français comme tous les siens en 1776, Robert-Joseph de Mac-Carthy émigra en 1790 et fut aide de camp du prince de Condé avec le grade de colonel, à partir de 1797 ; rentré en France, en 1814, il reprit ses fonctions auprès de ce prince et fut promu maréchal de camp, le 18 octobre, ce qui le mit dans le cas de faire partie du conseil de guerre qui jugea le général Bonnaire, le 5 juin 1816. Trois mois après (septembre), ayant hérité du château de la Vache, par suite de son mariage avec Emilie-Marie-Jeanne-Baptiste de Bressac, il fut appelé à présider le collège électoral de Valence, qui l'élut député le 4 octobre suivant. Or, député, le comte de Mac-Carthy, que tous les biographes ont plus ou moins confondu avec un de ses parents, également appelé Robert de Mac-Carthy et député de la Charente-Inférieure, eut une attitude tout à fait différente de celle qu'on lui prête ; car, dans la discussion de la loi sur la presse (17 janvier 1817), il fut un défenseur tellement résolu de la liberté que ses paroles ayant été accueillies par des murmures, il y répondit en disant qu'il n'avait pas abordé cette discussion sans être persuadé d'avance qu'on l'accuserait " d'être le partisan des excès de la presse, de vouloir le Nain jaune et le Père Duchesne ; mais, ajouta-til, fort de ma conscience, élevé dans les camps, comptant sur ma franchise pour suppléer à l'éloquence, je me suis décidé à passer outre, à aller droit au but ; à tenir les yeux fermés sur les hommes et ouverts sur les choses. " Après quoi, il soutint que la liberté de la presse était dans le véritable intérêt des ministres, parce qu'elle " est un frein au pouvoir, à l'injustice, au despotisme et à l'incapacité. " Dans la discussion de la loi sur le recrutement et les engagements volontaires, il se prononça contre l'avancement à l'ancienneté et parla plusieurs autres fois avec une grande indépendance, notamment le 12 avril et le 13 juin 1818, pour se plaindre des évaluations cadastrales dans le département de la Drôme, et dans la discussion d'une pétition demandant la destitution du général Donnadieu et de certains fonctionnaires de Grenoble, à cause de la manière dont ils avaient réprimé le mouvement insurrectionnel fomenté par Didier (7 avril 1820). Non réélu le 13 novembre suivant, le {109}comte de Mac-Carthy, qui était alors, depuis deux ans, en non-activité comme maréchal de camp, se confina dans la vie privée, bien que faisant encore partie du conseil général de la Drôme, et cela jusqu'à sa mort arrivée le 11 juillet 1827, à Lyon, d'où son corps fut transporté à la Vache, où il est inhumé dans l'église paroissiale et où le souvenir de ses bienfaits n'est pas encore complètement perdu.
Indépendamment d'un Eloge du prince de Condé, prononcé le 16 mai 1818 à la Chambre des députés, qui en vota l'impression, le comte de Mac-Carthy est l'auteur de : Opinion sur le projet de loi relatif aux journaux. Paris, J.-J. Blaise, 1817, in-8º de 53 pp.
#Dict. des parlem. - Arch. de la guerre. - Biogr. univ. et port., v, suppl. - Larousse. - Moniteur univ.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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