MÉREZ (Salomon I de)



MÉREZ (Salomon I de)), controversiste, vraisemblablement né à Valence, appartenait à une famille noble du Vivarais que l'on fait remonter au xiiie siècle, mais qui tomba ensuite dans un tel état de gêne, que l'aïeul de celui qui nous occupe ayant été contraint de vendre le manoir de Mérez, dont les ruines se voient encore au couchant de Crussol, " ne laissa qu'une très petite chevance à Saint-Péray. " Bertrand, son fils, faute " de moyens suffisans pour poursuivre ses études, se résolut de prendre l'essor et battre l'estrade, pour attraper quelque employ sortable à sa naissance, au moyen duquel il peut se mettre à l'abry de l'indigence..., et n'ayant peu réussir dans ses voyages, fut contrainct de céder au temps, revenir au giste et de se jetter dans une profession mécanique pour gagner sa vie ", mais n'en épousa pas moins, en 1560, Justine Joubert, fille de Jean, chevalier du Saint-Sépulcre et bailli de Valence, - de telle sorte que Salomon, son fils unique, notre controversiste, avait pour oncles maternels François Joubert, bailli de Valence, et le célèbre médecin Laurent Joubert (voir ces noms), et pour oncle paternel Louis " Meyres " doyen de la faculté de médecine de Valence, à qui les magistrats municipaux de cette ville {136}accordèrent, en 1574, une exemption complète des tailles tant qu'il servirait gratuitement dans les hôpitaux. Marié d'abord le 15 juin 1593, avec Françoise de Deaux qui, de protestante qu'elle était comme lui, se fit catholique, il épousa en secondes noces, suivant contrat du 8 octobre 1611, Jeanne de Serres, fille de Jean, docteur en théologie et historiographe du roi, l'auteur des Commentarii, de l'Inventaire de l'Histoire de France et de l'Avis pour la paix de l'Eglise, conséquemment une nièce de l'agronome Ollivier de Serres. Il ne voulait plus, disait-il, " estre troublé dans sa religion ", et ne voilà-t-il pas que moins d'une an après son second mariage, autrement dit le 9 septembre 1612, il abjura solennellement le protestantisme entre les mains de Benoît Varnier, vicaire général de l'évêque de Valence, après avoir eu, dans la bibliothèque du collège de Tournon, une dispute théologique avec le jésuite Léon Patornay, puis échangé plusieurs lettres avec le célèbre ministre protestant de Montélimar, Daniel Chamier. Bien mieux, il voulut ensuite faire connaître les causes de sa conversion au catholicisme, en publiant un volume, fort rare aujourd'hui, intitulé : Manifeste du sieur de Mérez, avec l'instruction par l'Escriture pour se résoudre en la foy. Et deux tables, l'une des points principaux et matières, l'autre des passages de l'Escriture qui sont exposez en l'instruction (Tournon, Claude Michel, in-8º de 115 pp.), à la rédaction duquel le P. Patornay collabora probablement. Disons, en outre, que sa femme, Jeanne de Serres, suivit son exemple ; qu'on l'a donné comme faisant partie du présidial de Valence, mais qu'il ne prenait cependant pas d'autre titre que celui de bourgeois de cette ville en 1642, c'està-dire peu de temps avant sa mort ; enfin, que M. le pasteur Arnaud l'a confondu avec son fils.
#Bull. d'archéol., xii, 52, et xiv, 60. - A. de Gallier, Jean de Serres, 14. - Arch. de Valence, BB, 12. - Etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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