MONTAUBAN (Raymond de)



MONTAUBAN (Raymond de)), le premier possesseur de la baronnie de son nom, petit état indépendant formé au xiiie siècle de terres démembrées de la baronnie de Mévouillon (v. ce nom) et absorbé par les Dauphins en 1302, était un petit-fils de Dragonet de Montdragon, puissant seigneur des environs d'Orange, et de Sibuida de Mévouillon, fille du baron Raymond II. Mentionné pour la première fois en 1201, date à laquelle l'abbesse de St-Césaire lui donna ainsi qu'à son père, également appelé Dragonet, à titre de fiefs rendables, les châteaux de Vinsobres et de Mirabel, sous promesse formelle de protéger la ville de Nyons et ses habitants, il figure encore, en compagnie de son père, qui fut un des plus fermés soutiens de Raymond VI, comte de Toulouse, dans la Chanson de la croisade des Albigeois :
[R. de Montalba et Draconetz lo pros ;]
et, bien qu'il ait vraisemblablement joui de bonne heure de la seigneurie de Montauban et de quelques autres, ce n'est qu'un peu avant 1213 qu'il fonda la baronnie de son nom, en s'emparant par force d'une moitié du château de Valréas et d'autres biens qu'il prétendait lui revenir comme faisant partie de la dot de Sibuida de Mévouillon, son aïeule. De là s'ensuivirent naturellement de grandes querelles, qui se terminèrent, le 1er mai 1214, par une sentence arbitrale de Guillaume de Baux, adjugeant à Raymond de Montauban les biens dont il s'était emparé, exception faite du château de Saint-Marcellin-lès-Vaison, qu'il dut restituer au baron de Mévouillon, son grand-oncle. Ce n'est pas lui, cependant, qui donna toute son étendue à la baronnie de Montauban, car il était mort en janvier 1235, ainsi que le prouve un hommage prêté à son fils Dragonet, par Nicolas Aculerini, pour des biens sis à Montauban, à Aubres et à Valréas ; tandis que son père vivait encore le 18 janvier 1236 (n. s.), date à laquelle il fit donation de tous ses biens à son petit-fils Dragonet, fils de Raymond, bien qu'il eût une fille appelée Dragonette et femme d'Isoard d'Aix, dont les descendants prirent à leur tour le nom de Montauban. Quant à Raymond, indépendamment de ce fils, il laissa une fille appelée Bonafos, qui devint prieure de Saint-Césaire de Nyons.
#Lacroix, L'Arr. de Nyons, ii, 41, 127. - Bull. d'archéol., xvii, 444, art. de M.J. Chevalier. - Inv. des Dauph., nº 437. - Barthélemy, Inv. de Baux, nº 287.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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