VACHET (Jean-Antoine)



VACHET (Jean-Antoine{379}) et non LE VACHET, fondateur de la congrégation des Sœurs de l'Union chrétienne, naquit à Romans, le 20 mai 1601, de Gabriel Vachet, instituteur, et d'Alix Cot, fille d'un apothicaire de cette ville ; et c'est conséquemment à tort que son principal biographe, Richard, le premier qui l'ait appelé Le Vachet, dit qu'il tenait à des familles nobles du Dauphiné. Ayant fait ses études chez les Jésuites de Grenoble, un de ses oncles, habitant de cette ville, voulut lui faire embrasser la profession d'avocat ; mais il s'y refusa, comme aussi refusa-t-il encore de se marier avec une jeune fille de Romans, malgré les instances de ses parents, qui n'arrivèrent ainsi à d'autre résultat qu'à celui de le faire s'enfuir de la maison paternelle. Il alla en mendiant jusqu'à Rome et à Lorette, où il fit vœu de pauvreté, de chasteté et d'obéissance, puis visita Assise et derechef Rome en pèlerin ; après quoi, étant revenu en France, il entra comme portier et homme de peine chez les Jésuites de Dijon, où il termina ses études théologiques. Quelque temps après, son père étant mort (1630), il décida sa mère à prendre le voile, non à Senlis comme le dit son biographe, mais chez les religieuses de N.-D., à Tournon, et, cela fait, distribua ses biens aux pauvres, à l'exception de 200 et quelques livres de rente, qu'il donna plus tard (18 juillet 1669) aux hôpitaux de sa ville natale, sous réserve d'une pension de 120 livres pendant sa vie.
Etant ensuite allé à Paris, J.-A. Vachet y fut ordonné prêtre le 3 mars 1635 et s'y lia d'amitié avec saint Vincent de Paul, qui le fit attacher, en qualité d'aumônier, aux religieuses de la Roquette, puis l'engagea à se faire missionnaire. Dans ce but, notre Romanais étudia pendant quelque temps, à Saint-Sulpice, mais peu, et ce ne fut aussi que pendant un très petit nombre d'années qu'il se livra à la prédication ; car, on le trouve dès 1646, directeur de l'hôpital Saint-Anastase ou Saint-Gervais, établissement dans lequel on recevait, pour trois jours, tous les hommes qui se présentaient, et où il eut pour collaborateur, Henri-Michel Buche, dit le Bon Henri, fondateur d'une congrégation de frères cordonniers et tailleurs. Enfin, en 1661, il fonda, de concert avec Mlle Anne de Croze, sous le nom d'Union chrétienne, une communauté séculière, composée de veuves et de filles se vouant à l'instruction des jeunes personnes nouvellement converties, communauté qui était établie à Charonne, lorsqu'elle fut autorisée par lettres patentes de février 1673, et qui fut transférée, dix ans après, dans l'hôtel St-Chaumont, près la porte St-Denis, la nouvelle congrégation ayant alors plus de dix succursales, soit à Paris, soit dans d'autres villes de France. C'est dans {380}la maison mère de cette congrégation que Jean-Antoine Vachet mourut en odeur de sainteté, le 6 février 1681. Il fut inhumé dans l'église paroissiale de St-Gervais, mais les Sœurs de l'Union chrétienne gardèrent son cœur dans leur chapelle.
BIO-BIBLIOGRAPHIE. - I. La vie de messire Jean-Antoine Le Vachet, prêtre, instituteur des Sœurs de l'Union chrétienne, dédiée au T. R. P. de la Chaise, confesseur du roi, par Monsieur Richard, prêtre. Paris, Warin, 1692 ; in-12 de 18 ff. + 265 pp., avec un portrait dans lequel Vachet est représenté en buste, vêtu d'un surplis, les mains jointes, et tourné à droite, devant un crucifix. Au-dessous : Mre Jean-Antoine Le Vachet, prêtre de la ville de Roman (sic) en Dauphiné, instituteur du séminaire des Sœurs de l'Union chrétienne, lequel, après avoir confessé les dames hospitalières de St-Gervais et les pauvres de leur hospital, pendant 35 ans, avec une charité parfaite et un désintéressement admirable, y est mort en odeur de sainteté, le 6 février 1681, âgé de 78 ans. Trouvain, sc. - II. Notice sur le serviteur de Dieu, Jean-Antoine Le Vachet... par le chanoine H.-C. Toupin. Valence, 1892, in-12 de 36 pp., avec portrait.
BIBLIOGRAPHIE. - I. L'exemplaire des enfants de Dieu. Paris, J. de la Caille, 1653, in-12.
II. La voye de Jésus-Christ, fils unique de Dieu, et de tous les prédestinés ses enfants adoptifs. Paris, Fr. Muguet, 1666, in-12.
III. L'artisan chrestien ov la vie dv Bon Henry, Maistre cordonnier à Paris, institvtevr et svpérievr des Frères cordonniers et taillevrs. Paris, Desprez, 1670 ; in-12 de 13 ff. + 467 pp., qui a été plusieurs fois réédité.
IV. Règlements et pratiques chrestiennes en formes de constitutions pour les filles et les veuves séculières qui vivent dans le séminaire de l'Union chrétienne. 1672, in-12.
V. Réflexions que doivent faire les personnes qui communient souvent, données aux Sœurs du Séminaire de l'Union chrétienne, par Messire Jean-Antoine Le Vachet, prêtre, leur instituteur... In-12 de 38 pp., imprimé à la suite de la vie de l'auteur par Richard. A la fin, on lit : " On donnera bientôt au public des lettres que M. Le Vachet a écrites à plusieurs personnes dont il dirigeait la conscience, sur différents sujets d'instruction morale " ; mais nous ne croyons pas que ces lettres aient été publiées.
#Biogr. Dauph., ii, 83 - Arch. Romans, CC, 101. - Hélyot, Hist. ordres mon., viii, 150. - Bibl. Lelong, i, 15354-56. - Chevalier, Essai hôp. Romans, 327. - Essai hist. sur l'infl. de la Religion en France, ii, 56. - Ch. Toupin, notes finales. - Inv. arch. hosp. Romans, iii, B, 2, 4, 39, 40 ; E, 3. - Migne, Dict. ordres relig., iv, 1187 et suiv. - Dict. de Ladvocat, art. Vachet.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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