Page 307 - Tous les bulletins de l'association des" Amis du Vieux Marsanne"
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Au cours des siècles passés, quelques Marsannais, ou Marsannais d'adoption, connurent une gloire
certaine. Il m'a donc paru intéressant de faire plus ample connaissance avec eux, pour ceux qui en ont déjà
entendu vaguement parler, et les découvrir avec plaisir pour ceux qui, très logiquement d'ailleurs,
ignoraient leur existence.
M. MARY
PERRIN (GASPARD de), docteur ès droits et avocat au parlement de Grenoble, habitant
Montélimar dans les commencement du XVIIème siècle, était vraisemblablement natif de Marsanne;
s'étant fait de protestant catholique, il jugea bon d'expliquer sa conduite en publiant : Lumière de la foy
donnée par la lumière de la loy tant divine qu'humaine (Lyon, chez Pierre Rigaud et associés, 1621, in 12),
ouvrage qu'il dédia à "Jean Adhémar de Brunier, seigneur de Marsanne, Larange(Larnage) et Bonlieu,
baron d'Aps", qui avait aidé à sa conversion, et à la fin duquel se trouve reproduit son acte d'abjuration
daté de Montélimar, le 28 juin 1620. Fils d'autre Gaspard de Perrin et d'Anne de Bologne qui, devenue
veuve, lui donna le domaine de la Tour-Basse, sur Marsanne, cet avocat épousa Anne de Tournier, fille de
Jean, écuyer, chevalier de l'ordre du roi et gentilhomme de sa chambre, en 1613, qui le rendit père d'un fils
également appelé Gaspard, que l'on trouve établi à Marsanne en 1657 et qui se qualifie " docteur en
médecine et philosophe hermétique" en tête d'un livre intitulé : La Spagyrie naturelle des Fontaines
minérales de Selles, mandement de la Voute, l'anatomie et vertu d'icelles ( A Valence, chez Louis Muguet,
imprimeur et libraire, in 8°, s.d.).
Arch. Dr. E., et note de M Gust. Latune.
Extrait de J.BRUN-DURAND. Dictionnaire Biographique et Biblio-iconographique de la Drôme, 1901
COURSAS (NOËL DE MONTEIL de), homme de guerre appartenant à une famille de pauvres
gentilshommes, connue à Montélimar dès 1285, à Grâne dès 1475, et dont on voit une branche portant
pour armoiries : de gueules à deux chevrons d'argent accompagné en pointe d'un croissant de même, au
chef d'or chargé de deux molettes de gueules, établie en Vivarais dès la fin du XVIème siècle, était fils
d'un Antoine de Monteil de Coursas, qui s'établit à Marsanne à la suite de son mariage avec Marguerite
Odoard, c'est-à-dire vers 1537. Etant capitaine, comme tout bon gentilhomme à cette époque, le lieutenant
de roi en Dauphiné, Simiane de Gordes, qui l'estimait " bon et vaillant, expérimenté aux armes et fiable",
lui confia, le 2 mai 1573, la garde de Marsanne, " afin que les rebelles à S.M. ne s'en saisissent", et trois
ans après, les habitants de ce bourg ayant prié leur seigneur, qui était en ce moment-là gouverneur de
Crest, de leur donner un chef, " personne capable et suffisant", pour les défendre, c'est derechef Coursas,
qui fut chargé de ce soin.
En 1579, on trouve notre capitaine à Crest, ayant sous lui une compagnie de gens de pied ; le 15
janvier 1586, il fut chargé par la Valette de défendre Roynac, et le 27 septembre 1588, Mayenne, instruit
de sa "valeur, expérience au fait des armes, sage conduite et bonne diligence", lui donnait commission de
lever des soldats pour compléter ses régiments. Mais l'évènement capital de sa vie, l'acte qui a fait donner
le nom de Coursas à une rue de Marsanne, est sa magnifique défense de ce bourg contre Lesdiguières, du
29 décembre 1588 au 4 janvier suivant. Avec l'aide des habitants et seulement quelques soldats, il résista
si bien, en effet au premier homme de guerre de son temps, que celui-ci, qui n'avait pas moins de 500
hommes de cheval, 100 arquebusiers et 3 canons avec lui, dut se retirer après avoir tiré 169 coups de
canon.