Page 310 - Tous les bulletins de l'association des" Amis du Vieux Marsanne"
P. 310
Marsanne d'Hier
Souvenez-vous des commerces, qui jadis fleurissaient le long de l'avenue Albin Davin? Ceux de
mon âge, ou plus anciens me répondront sans hésiter " bien sûr, je les revois encore". Mais les plus jeunes
ne soupçonnent certainement pas que toutes ces maisons abritaient des activités artisanales ; pourtant leurs
devantures particulières devraient "chatouiller" leur curiosité. Alors pour ceux-là et quelques nostalgiques
du passé, fermons un instant les yeux et revoyons cette avenue telle qu'elle était entre le début du siècle et
la dernière guerre.
Tout d'abord en face de l'ex hôtel de France dans la maison qui se trouve à l'angle de l'avenue
Albin Davin, il y avait un café tenu par Mme Chabanne. C'était un petit estaminet avec un grand poêle qui
trônait au milieu de la salle et qui possédait tout autour une barre en fer sur laquelle les consommateurs,
certes peu nombreux, posaient leur pieds pour se réchauffer lorsqu'a la morte saison ils venaient prendre
un café ou une absinthe et discuter du temps ou de leurs activités avant de faire une belote.
En dessous, à la place de la poste, il y avait une épicerie tenue par Mme Marie Morel jusqu'en
1929, date à laquelle elle continua son commerce à l'enseigne de Ramade à l'emplacement de la supérette
Vival. C'est à cette date que la poste qui était située sur la place Carron dans les locaux de la M.J.C. fut
transférée à son emplacement actuel. Dans le même temps l'école des filles quitta la mairie où elle se
trouvait depuis une trentaine d'années pour emménager dans les locaux désertés par la poste.
Revenons maintenant sur notre Avenue A. Davin. En dessous de l'actuelle poste, il y avait une
boucherie exploitée par Mr Mercier qu'on avait surnommé "Bidocheé", (ce qui ne présentait pas une
recherche intellectuelle), mais également "Mathurin" en relation avec la pièce de théâtre" le feu chez
Mathurin" jouée à Marsanne ( voir bulletin n°18), dans laquelle il avait un rôle important car, m'a-t-on dit,
il était un très bon acteur amateur qui excellait dans les emplois comiques.
En dessous de chez ce Mathurin, il y a eu successivement un marchand de vin dont le propriétaire
était Mr Fusan, un débit de boisson tenu par Mme Dorier, mère de Maxime Dorier et enfin quelques
années avant la dernière guerre, une épicerie dont la gérante était Mme Guiron. Je me souviens qu'a
l'approche de Noël, elle installait devant sa devanture, un cuvier rempli de tanches vivantes que nous
venions regarder à la sortie de l'école.
La maison suivante était occupée, dans les années 20, par une épicerie exploitée par Mr Jérôme
Astier. Au décès de son père, Il abandonna cette épicerie pour reprendre la boucherie familiale qui se
situait à l'emplacement actuel du commerce de Mr et Mme Tauleigne. Aujourd'hui, à la place de l'épicerie
tenue par Mr Astier, Mme Vershoote y exerce ses talents d'artiste peintre.
Dans la maison voisine Mr Burel, grand-père de Robert Bonnet, qui avait appris le métier de
tailleur, confectionnait des vêtements tandis que son épouse vendait quelques pièces de tissus.
Dans la maison natale d'Albin Davin, il y avait une menuiserie tenue par son père. Par la suite, Mr
Davin s'y établit pour vendre des voitures. Dans les années 50, cet immeuble abrita une épicerie
successivement tenue par Mr et Mme Armand Blache et Mr et Mme André Mary. Après une éclipse de
plusieurs années, un nouvel artisan vient de s'y installer.
La dernière maison à l'angle de la rue Gustave Maroux appartenait à Mr et Mme Jean Basset. Ce
dernier qui était bourrelier avait l'habitude en été de se mettre sur le trottoir, pour coudre ses harnais avec
le ligneul. Il pouvait ainsi tout en travaillant discuter un peu avec les passants ou les voisins assis sur le
banc de pierre qui était situé devant sa maison, côté Avenue Davin.