Page 308 - Tous les bulletins de l'association des" Amis du Vieux Marsanne"
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Les guerres civiles finies, Coursas devint châtelain de Marsanne pour le seigneur du lieu, Jean de
          Brunier de Larnage, et le fut jusqu'à sa mort, arrivée l'an 1600 environ. De son mariage avec Catherine de
          Tournier, il laissa trois fils qui ne lui survécurent guère, et une fille mariée chez les De Micheaux, qui
          recueillirent par suite tous les biens des Coursas. Mais alors, qu'était-ce qu'un Noël de Coursas, qui se
          trouvant de passage à Annonay en 1625 et y étant tombé malade, se fit protestant catholique, ce qui donna
          lieu à des troubles pendant lesquels plusieurs ecclésiastiques et magistrats furent insultés?

          A. Lacroix, l'Arr. de Montélimar, V, 117 et 157
          De Coston, Hist. De Montélimar, I,  184
          Arch. Drôme, E 6414, 6415 et 6437
          De la Roque, Arm , du Languedoc, I, 365
          Arnaud, Hist. Prot du Viv. I, 590 -Etc.
          Extrait de J.BRUN-DURAND. Dictionnaire Biographique et Biblio-iconographique de la Drôme, 1901





          MONTLUISANT (CHARLES-BERNARDIN-MARIE de), "fils de Charles Laurent Joseph ( voir bulletin
          n°17) et de Caroline Colaud de la Salcette, né à Grenoble, le 10 juillet 1820, se destina au métier des
          armes et passa par l'Ecole Polytechnique et par l'Ecole d'application de Metz, d'où il sortit lieutenant au
          4ème régiment d'artillerie, le 1er octobre 1844. Devenu en même temps officier d'ordonnance du duc de
          Montpensier, il fit en outre partie des premières commissions chargées d'étudier les canons rayés et les
          obus  à  balles,  et,  capitaine  en  second  dès  le  19  mars  1851,  était  chargé  du  service  des  bâtiments  à  la
          direction  de  l'artillerie,  à  Lyon,  lorsqu'il  obtint,  au  concours,  le  poste  de  sous-directeur  de  l'atelier  de
          précision de Paris, poste qu'il occupa quinze ans durant et dans lequel il fut un collaborateur dévoué pour
          le directeur Treuille de Beaulieu, en même temps qu'il prit une part active aux études de l'artillerie rayée
          que dirigea Napoléon III lui-même.

                 Aussi,  devint-il  successivement  pendant  ces  quinze  années  :  capitaine  en  premier  (27  octobre
          1855), chevalier de Saint-Grégoire-le-Grand (1856), chevalier de la Légion d'honneur (3 avril 1859), chef
          d'escadron  (12 août 1861), officier des SS. Maurice et  Lazare d'Italie (1863), officier de la Tour et de
          l'Epée de Portugal (1865), officier du Sauveur de Grèce (1866), officier de la Légion d'honneur (12 août
          1866), enfin officier de Charles III d'Espagne (25 novembre 1869).
                 Passé lieutenant-colonel au 8ème régiment d'artillerie, le 3 août 1869, ce brillant et savant officier
          fut appelé, sur sa demande, à commander l'artillerie de la 1ère division du 2ème corps de l'armée du Rhin,
          au début de la malheureuse guerre de 1870-71n et prit conséquemment sa part des batailles de Borny, de
          Rezonville et de Saint-Privat ; après quoi, il fut chargé du commandement de la réserve de l'artillerie du
          6ème corps, pendant le blocus de Metz. Devenu prisonnier de guerre par le fait de la reddition de cette
          place, il ne revint de captivité, à la fin de mars 1871, que pour rejoindre aussitôt son régiment, - le 8ème
          d'artillerie,  -  et  s'occupait  de  sa  réorganisation,  quand  M.  Thiers  l'appela  à  diriger  les  expériences
          techniques d'artillerie sur la plage de Calais, puis, à présider à la création de la commission d'études et à
          l'adoption de la nouvelle artillerie de 1876, emplois qui expliquent amplement sa promotion au grade de
          colonel, le 31 décembre 1872, et à celui de général de brigade, le 12 avril 1877 ; la croix de commandeur
          de la Légion d'honneur lui avait été donnée dans l'intervalle (19 octobre 1874).
                 Général, Ch-B-M. de Montluisant commanda l'artillerie du 15ème corps d'armée, dont il organisa
          le transfert et l'installation à Nîmes, et, nommé divisionnaire le 6 juillet 1882, il fut inspecteur général de
          son armée pendant les trois années qui précédèrent sa mise à la retraite, qui eu lieu le 10 juillet 1885.

                 Enfin, nommé alors grand officier de la Légion d'honneur, le général de Montluisant se retira à
          Marsanne, chef-lieu d'un canton qu'il avait pendant longtemps représenté au Conseil général de la Drôme,
          et petit bourg auquel l'attachaient quantité de souvenirs de famille et dans lequel il avait contribué, plus
          que  personne,  à  rétablir  le  pèlerinage  de  N-D.  de  Fresneau,  dont  la  nouvelle  chapelle,  commencée  en
          1855,  est  en  grande  partie  son  œuvre.  C'est  là  qu'il  est  décédé  le  10  mai  1894,  après  neuf  ans  d'une
          laborieuse retraite, et c'est dans la chapelle de N-D. de Fresneau qu'il a été inhumé, ayant reçu, quatre ans
          auparavant, du Souverain Pontife, le titre de comte romain héréditaire, en récompense des services par lui
          rendus à la religion catholique.
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