Page 61 - Associations des Amis du Vieux Marsanne
P. 61

FRESNEAU, ENTRE VILLEGIATURE ET HOPITAL MILITAIRE


          A  la  fin  du  XIXe  siècle,  le  succès  du  pèlerinage  à  Notre-Dame  de  Fresneau  remis  à  l'honneur  sous
          l'impulsion  du  comte  Charles  Laurent  Joseph  de  Montluisant,  puis  de  son  fils  le  général  Charles
          Bernardin Marie, impose rapidement la construction d'un édifice capable d'accueillir les foules toujours
          plus nombreuses au jour de la célébration du 8 septembre. C'est chose faite en 1860. Le grand sanctuaire
          prend le relai de la vénérable chapelle de Notre-Dame de Bonsecours dans le vallon boisé, au-dessus du
          village de Marsanne.

          L'activité croissante liée à la fréquentation du lieu par les pèlerins tout au long de l'année ne permet
          bientôt plus au curé de la paroisse d'en assumer seul la charge. En 1886, le service est  confié à l'abbé
          Antoine Benoît qui, devenu curé du village, poursuivra ses fonctions de chapelain.

          Pour les prêtres désirant effectuer un temps de retraite spirituelle dans le vallon accueillant, on érige un
          bâtiment à côté du grand sanctuaire, la "Villa Saint-Joseph". Dès 1890, deux chapelains, pères Oblats du
          Sacré-Cœur  de  Jésus  de  Saint-Quentin,  congrégation  récemment  fondée  par  le  père  Dehon,  viennent
          desservir  la  chapelle  et  assurer  l'accueil  des  hommes.  Pour  les  dames,  ce  sont  des  religieuses  de  la
          congrégation  de  l'Instruction  de  l'Enfant  Jésus,  du  Puy-en-Velay,  qui  organisent  le  séjour  dans  un
          bâtiment voisin, la "Villa du Sacré Cœur".

          Les  religieux  devront  quitter  les  lieux  en  1908,  au  terme  des  procédures  de  la  loi  de  séparation  des
          Eglises et de l'Etat votée en 1905. Le père Pierre Félix Dupland, directeur des Oblats depuis 1895, quitte
          la commune ainsi que les soeurs du Puy. Pour éviter la saisie du lieu, le général de Montluisant a, non
          seulement  revendiqué  en  1909  la  propriété  des  terrains  donnés  à  la  fabrique  par  son  père  pour
          l'installation du grand sanctuaire, mais il a racheté en 1910 les bâtiments d'accueil laissés vides (en 1924,
          la famille acquerra de la Commune le reste des terrains qui constituent l'actuel domaine de Fresneau).

          Ayant ainsi assuré la pérennité du pèlerinage, le général de Montluisant ranime les lieux avec la création
          d'une pension de villégiature d'une trentaine de chambres dans la Villa du Sacré Cœur. Il est largement
          secondé  par  sa  sœur  et  son  époux,  Auguste  Achille  Henry  de  Laselve  pour  en  financer  le
          fonctionnement. Quelques courriers et factures conservés dans les archives familiales nous permettent
          de retracer la brève histoire de Fresneau et de ses occupants entre 1910 et 1918.
























                                                                                                        Page 60
   56   57   58   59   60   61   62   63   64   65   66