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PENSION POUR DAMES 1910-1914
Une facture datée de 1911 est adressée à Madame Odile Fortoul, "directrice à Notre-Dame de Fresneau".
Son nom apparaît aussi dans le recensement de la même année dans la partie réservée à Fresneau. Elle
est peut-être secondée, puis remplacée par Mlle Marie Mouisset à laquelle sont adressés les courriers
conservés à partir de 1913.
De cette époque date une affichette de publicité avec les horaires et menus de la pension. Ouverte de mai
à octobre, la Villa du Sacré Cœur offre des séjours à la journée ou au mois, "dans un vallon boisé à l'abri
du vent du Nord, à 400 m d'altitude, 14 km de Montélimar" ! La bonne réputation du lieu n'est plus à
faire et le bouche à oreille local fonctionne parfaitement, mais pour se faire connaître plus loin, rien de
tel qu'une réclame dans les journaux, comme le pratiquent d'autres sites.
Le hasard d'un courrier de l'Agence Havas nous informe de l'insertion d'un pavé dans Le Petit
Marseillais au cours du mois de mai 1913. Quelques lignes qui fournissent aussi le prix de la pension au
mois
La publicité a attiré l'attention de Madame Trivalle d'Aix-en-Provence qui écrit, le 15 mai :
"Je vois que vous prenez des dames en pension moyennant 125 à 150
fr. par mois. Ayant l'intention de rentrer dans une pension de famille je vous
prie de me faire connaître les conditions et renseignements que vous jugerez
utiles. Veuillez aussi me dire par quoi se justifie et se traduit la différence de
125 à 150 fr....".
Preuve qu'un pavé perdu dans une grande page entre deux réclames plus
ou moins attrayantes ne passe pas inaperçu !
Le calme des lieux et les promenades faciles attirent les personnes
désirant à la fois repos et saine distraction, souvent des dames seules en
convalescence, mais aussi accompagnées d'enfants, de leur famille ou d'une
amie. Elles n'hésitent pas à formuler des vœux précis dans leur courrier à la
directrice !
er
Le 1 juin, Mme Fournier, d'Avignon : "(...) Je suis toute heureuse d'aller
passer deux mois auprès de vous, Villa du Sacré Coeur. Je vous prie, chère
Mademoiselle, de me choisir une bonne chambre sur le devant de la villa,
elles sont plus gaies et peut-être moins chaudes...."
Le 9 juin, de Mme Charbonnier, de Lyon : "Mademoiselle, (...) Vous aurez
e
la bonté de me garder une chambre au 2 étage (...) où il y a une jolie vue bien gaie, ayant vu Marsanne
un jour de pluie. Cela n'était guère engageant ! (...) Il ne doit pas y avoir grand monde encore. Ce serait
triste si j'étais seule..."
Le 12 juin, Mme Theuriot, de Marseille, qui a lu aussi le journal, se montre bien pointilleuse : "(...) Nous
tiendrions à l'ombrage et à la fraîcheur du séjour et à proximité de l'hôtel. Je voyage quelquefois dans
la région et autant que je me souvienne la région qui avoisine le Rhône dans la Drôme n'est pas très
verdoyante. Nous voudrions être assurées aussi de trouver une société très convenable."
Le 23 juillet, Mlle Ferrin, qui souhaite venir en août avec une personne âgée depuis l'Isle-sur-Sorgue,
demande les tarifs et aussi : "(...) Avez-vous un jardin ? Avez-vous des promenades à plat et ombragées
? Sentez-vous le Mistral ? Avez-vous des moustiques ?" Inquiétudes légitimes l'été, dans le Midi !
Souvent, on évoque la possibilité de loger dans "l'annexe", sans doute la villa Saint-Joseph, par exemple
pour une famille complète, telle celle de Mme de Loye, d'Avignon, qui s'annonce
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