Page 65 - Associations des Amis du Vieux Marsanne
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Même requête de Mme Gardebois, le 29 juin, devant arriver de Lyon: "(...) à Montélimar à 10h et demie
du matin. Je vous serais très obligée, ce jour-là, de retenir deux places au courrier. Je pense qu'il se
chargera aussi d'une malle."
Et aussi Mme Renaudin : "(...) Nous arriverons le 2 juillet qui sera un mercredi. Je vous avertirai pour
que vous puissiez nous envoyer la diligence à la gare comme vous me l'avez indiqué."
Ou Mme Langin, de Nice : "(...) Je vous enverrai un télégramme le 24 [juin] de mon arrivée à
Montélimar. J'accepte votre offre de m'envoyer le conducteur de la diligence à la gare."
A cette époque, deux voituriers assuraient les transports à Marsanne, Emile Borne et Henri Villeneuve.
Outre certains horaires fixes, ils pouvaient convoyer les voyageurs entre la gare et le village. Dans ses
souvenirs de l'année 1909, Mme Nelly Raymond évoque cette activité vitale :
"Les moyens de communication étaient réduits. Tous les jours, partait de Montélimar le
matin, à 7 heures, le "courrier" qui apportait la correspondance et assurait le service
voyageurs. Vraisemblablement, il redescendait l'après-midi. Mercredi et samedi (jours
de marché à Montélimar), une diligence desservait Marsanne. On partait le matin à 8
heures, on passait la journée à Montélimar et le retour s'effectuait vers 6 ou 7 heures.
Voiture à chevaux qui n'était pas très rapide et souvent, lorsqu'elle était chargée, les
voyageurs descendaient au pied de la montée de Dorée et arrivaient à pieds à quelque
distance du village. C'était le père Borne qui assurait le service."
Ces dames installées, il faut gérer le séjour. La directrice, Mme Odile Fortoul, puis Mlle Marie
Mouisset, sont secondées par une cuisinière et plusieurs domestiques pour les tâches ménagères. Selon
le recensement de 1911, résident aussi à Fresneau Julienne Raffin, proche collaboratrice de la directrice,
avec sa domestique Elisa Vincent, de Cléon d'Andran. Il y a également la famille de Jean Pouzergues,
cultivateur, auquel est sans doute confiée la gestion du potager aménagé au-dessous des villas. Comme
celui du château du comte de Montluisant dans le village, ce potager soigneusement tracé et irrigué de
petits canaux a longtemps fait l'admiration des promeneurs.
Pour le reste de l'approvisionnement, les nombreux commerçants de Marsanne fournissaient pain,
viande, épicerie. Quelques carnets de courses, conservés par chance entre 1911 et 1916, rappellent à
notre souvenir des noms familiers.
Plusieurs boulangers fournissent le village et la campagne : Daniel Latard, Paul Vignal, Jules Mary, puis
M. Plaziat. Pour l'épicerie, on se rend chez Joseph Petit ou Etienne Vendran, ou encore Rosa Maurel et
Victorine Vignal. Les bouchers Odon Mercier et Hippolyte Astier, secondé par son fils Jérôme, se
partagent les commandes.
Il ne faut pas oublier les dépenses de ménage, ou les achats de bimbeloterie pour les enfants au
marchand ambulant.
La proximité du village facilite d'autant la gestion de la pension pour satisfaire les voeux des visiteuses
qui évoquent souvent, avec émotion, l'accueil chaleureux sous les ombrages de Fresneau.
De Cuers, juillet 1913, Mme Barnavon est en séjour dans une pension, "(...) mais le site ne me convient
pas du tout. Je périrai d'ennui dans cette maison. Serait-il trop tard pour espérer avoir une chambre
er
chez vous pour deux mois à dater du 1 août ?"
De Lyon, juin 1913, une habituée, Mme Mareschal, déclare : "(...) je serais heureuse d'aller à nouveau
passer quelque temps dans votre chère maison qui, à tous points de vue, ne m'a laissé que d'agréables
souvenirs."
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