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l'installation de son premier conseil général de la Commune (Arch. Mun. Registres des
délibérations).
Antoine Meilhon est le maire, Sestier, Poilrouge, Borel-Delor, Perrin, Vincent,
Villeneuve, Montlovier (v. encadré), les officiers municipaux (aujourd'hui les conseillers).
Monsieur le curé Poët est désigné comme procureur, c'est-à-dire garant de l'authenticité des
faits enregistrés; Si l'on remarque que Meilhon n'est autre que l'ancien consul, et les officiers
municipaux d'anciens conseillers communautaires, il apparaît clairement qu'on est passé d'un
régime à l'autre, tout simplement en reprenant les mêmes qui n'avaient en rien démérité.
Le 3 may 1790, on apprend par lettre du commissaire du Roy que Marsanne est
devenu chef-lieu d'un canton du district de Montélimar, comprenant les communes de Cléon,
Charols, Salette, Eyzahut, Manas, Pont-de-Barret, Rochebaudin, Saint-Gervais et les
Tourettes. Ce n'est qu'en 1800 (AnVIII) que le canton prendra sa composition actuelle.
Cette lettre disait aussi que "tous les citoyens étaient priés de se réunir afin de
procéder aussitôt, avec les communes dudit canton, à la formation d'une assemblée primaire
et d'élire tout de suite les députés-électeurs que ce canton advait (se devait) de nommer".
(Arch. Mun. Registres des délibérations)
Il fut convenu que seule la chapelle de N-D de Fresnaud était assez grande pour
accueillir cette nombreuse assemblée et "qu'il serait de bonne tenue de la faire blanchir et de
faire déplacer les bancs pour qu'elle puisse contenir plus de monde." (Arch. Mun. Registres
des délibérations)
Cette nouvelle administration mise en place, la municipalité n'eut plus qu'à faire
comme toujours, lorsque les gouvernements et les lois changent, c'est-à-dire adopter les
décisions prises par les assemblées à Paris, en essayant de les appliquer bien.
Tout se déroula sans difficulté apparente. La fête de la Fédération, célébrée
solennellement le 14 juillet 1791, montre la satisfaction collective. Auprès de la population
enthousiaste, la municipalité et la garde nationale sont là, assistant à la messe solennelle,
chantant le Te Deum, et prêtant serment de fidélité à la Nation, la Constitution et la Loi.
Le 23 janvier 1791, en confirmation du décret du 27 novembre 1790 sanctionné par le
Roi, le curé Poët, à sa propre demande, fit à l'issue de sa messe, et en présence du conseil
municipal, le serment suivant : "Je jure de veiller avec soins sur les fidelles de la paroisse de
Marsanne qui m'est confiée, je jure d'être fidelle à la nation, à la loi, au Roy et de maintenir
de tout mon pouvoir la constitution décrétée par l'Assemblée Nationale". Son vicaire, le "
sieur Giry" et le "sieur chapelain Jacques Raimbaud" firent de même. (Arch. Mun. Registres
des délibérations)